Cases of deprivation of liberty imposed arbitrarily are frequently referred to the CLDH.The aim of the CLDH, besides the release of the person arbitrarily detained, is to restore these detainees in their rights in order to improve the right to justice in Lebanon, both for the detainees and the victims. [Ar]

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Saturday, November 15, 2008

L'Orient le jour - Plan d’urgence, visites de prisons, séminaires : le bilan des activités du CICR en 2007 et 2008, 15 Novembre 2008

Patricia KHODER

Jory Raich, chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge au Liban, vient d’achever son mandat. Arrivé en janvier 2007 au Liban, il a entamé sa mission alors que le pays se relevait de la guerre de juillet 2006 et à quelques mois des combats de Nahr el-Bared. Après le Liban, Jordy Raich, qui travaille depuis 22 ans au service du CICR, devrait entamer une mission au Soudan. Dans un entretien avec « L’Orient-Le Jour », il a dressé le bilan des activités du CICR au cours de ces deux dernières années.Jordy Raich, chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a achevé sa mission à Beyrouth. Il était arrivé au Liban en janvier 2007. « Le pays, notamment le Liban-Sud et la banlieue sud, vivait encore les séquelles de la guerre de juillet 2006. L’équipe du CICR dépêchée dans l’urgence était encore là, aidant à la reconstruction et subvenant encore aux besoins humanitaires », indique-t-il. Durant les 33 jours de la guerre, le CICR avait répondu aux besoins urgents. En janvier, les projets de réhabilitation étaient entamés. Sur ce dernier point, le CICR avait pris en charge au Sud des projets d’infrastructures relatifs à l’eau. Jordy Raich explique dans ce cadre qu’après la guerre de juillet 2006, les canalisations d’eau dans les villages ainsi que les châteaux d’eau étaient détruits par les bombardements. Cet important projet d’infrastructure de cinq millions de dollars, qui profite à un million de personnes, devrait être achevé dans les mois à venir. La guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël a incité le CICR à mettre en place un plan d’urgence. Ce plan, toujours en vigueur, est généralement mis en place durant les conflits armés. Jordy Raich explique que durant « la guerre civile, la présence du CICR était très importante. Après le retrait israélien de mai 2000, le personnel de la mission a été réduit au fur et à mesure. Le Liban n’était plus considéré comme un pays en guerre. En juillet 2006, à la veille du conflit, le bureau du CICR à Beyrouth comptait un expatrié et huit Libanais. Mais la guerre a changé la donne. Il fallait adopter d’autres plans. Ainsi, dès le retour au calme, un plan a été adopté par lequel le CICR a réussi à agir très rapidement lorsque les combats ont éclaté en mai 2007 à Nahr el-Bared ». Aujourd’hui, le bureau du CICR compte 18 expatriés et environ 50 Libanais. « Sa mission au Liban est de moyenne envergure. Dans les pays en guerre comme l’Afghanistan et le Soudan, la taille des missions du CICR est de loin plus importante », précise-t-il. Interrogé sur le plan d’urgence mis en place, le chef de mission du CICR souligne que « tout en répondant aux conséquences de la guerre de juillet, nous étions en train de mettre en place une structure destinée à répondre rapidement aux situations d’urgence. Par exemple, il fallait assurer des stocks dans le pays. Désormais, nous avons des denrées alimentaires ainsi que des aides non alimentaires dans nos dépôts à Beyrouth, qui nous permettent d’agir rapidement et partout au Liban ». Coopération avec la CRL« Notre plan d’urgence comprend aussi notre coopération avec la Croix-Rouge libanaise, notamment parce que celle-ci possède un service d’ambulance très efficace. Au lieu de créer notre propre réseau d’ambulances, nous utilisons le réseau existant et aidons la CRL avec l’organisation de sessions d’entraînement et la fourniture de matériel. Nous travaillons également dans ce cadre avec le Croissant-Rouge palestinien », ajoute Jordy Raich. Le plan d’urgence mis en place après la guerre de juillet 2006 a rapidement été utilisé après la guerre de Nahr el-Bared. Évoquant cette dernière crise, le chef de mission se souvient : « C’était un dimanche de mai. Le soir même, l’exode de la population du camp commençait. Nous avions immédiatement identifié la zone vers laquelle ces personnes se déplaçaient et coordonné notre action avec celle de l’Unrwa. Nos équipes ont immédiatement évalué la situation et commencé à aider les populations. Par la suite, nous sommes passés à Beddaoui, mais quand nous avons su que les combats ne s’arrêteraient pas rapidement, nous avons envoyé une équipe à Nahr el-Bared, qui est restée postée durant toute la période des combats –100 jours – à l’entrée du camp. » Rappelant que « la mission du CICR consiste, entre autres, à travailler dans les zones en conflit », Jordy Raich souligne que « l’organisme opérait à Nahr el-Bared en coordination avec l’armée et les comités populaires palestiniens, organisant des convois pour distribuer des denrées alimentaires et de l’eau et évacuer les blessés et les civils ». Après les combats, le CICR a travaillé dans le camp à la réhabilitation des réseaux d’eau. « Nous avons profité de la présence de notre équipe qui travaillait au Liban-Sud sur des projets d’infrastructure en matière d’eau. Une partie du groupe a été amenée à Nahr el-Bared et, dès le retour de la population, nous avons réhabilité quatre puits dans ce qu’on appelle le nouveau camp », ajoute-t-il. À la question de savoir quelle est la nuance entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge libanaise, le chef de mission explique que « le CICR, qui est à l’origine du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, est le gardien de la convention de Genève. Il a pour mission de protéger et d’aider les victimes des conflits armés et d’observer l’application des lois du droit humanitaire international. Quand l’organisme a été créé, il a fait appel à la mise en place d’organisations appelées Croix-Rouge ou Croissant-Rouge dans chaque pays à travers le monde. Dans les régions pacifiées, ces organisations répondent surtout aux besoins créés par les catastrophes naturelles. Le CICR, lui, s’occupe surtout des situations de guerre sur le plan international ». Jordy Raich croit dur comme fer que les choses changent avec le temps quand on arrive à discuter de certains dossiers avec les parties concernées. « Si par exemple un pays torture les prisonniers, le dialogue peut à la longue mener à un changement. Il en est de même avec les combattants et les armées. » Auprès des miliciens et dans les prisonsAu cours de ces deux dernières années au Liban, des conférences et des séminaires sont donnés aux soldats, aux policiers et aux miliciens sur le droit humanitaire international. « Nous voulons promouvoir cette notion. Nous avons dans ce cadre des séminaires avec l’armée, la police, la Finul, dans les écoles et les universités, car notre objectif est que les gens qui ont des armes connaissent mieux les lois internationales sur la guerre, et que ceux qui n’en ont pas soient conscients du droit humanitaire international. Ces séminaires sont aussi donnés à des groupuscules islamistes, à des factions », dit-il, soulignant que « toutes les sociétés ont des lois, tous les miliciens pensent par exemple qu’il est injuste de tuer des hommes et des femmes. Ces séminaires permettent peut-être de rendre les guerres moins barbares ».Depuis février 2007, le CICR a entamé une nouvelle activité au Liban : les représentants de l’organisme international peuvent désormais rendre visite aux prisonniers dans les geôles libanaises. Pour que le CICR puisse commencer à visiter les prisons, des conditions préalables doivent êtres remplies. Par exemple, le CICR doit choisir les prisonniers qu’il voudrait rencontrer, l’équipe doit pouvoir visiter tous les endroits qu’elle choisit dans une prison, elle doit aussi pouvoir enregistrer les prisonniers dans ses propres registres, elle doit aussi pouvoir s’entretenir en tête à tête avec les prisonniers, sans la présence de gardes notamment. À la question de savoir si le gouvernement libanais respecte ces modalités, Jordy Raich affirme que « le CICR travaille sur base de confidentialité et qu’il ne peut donc pas répondre à la question », précisant que « les autorités sont ouvertes au dialogue ». Interrogé sur le rôle joué par le CICR lors du dernier échange de prisonniers et de corps entre Israël et le Hezbollah, le chef de mission souligne que « l’organisation internationale a rempli le rôle qui entre dans son mandat d’organisation neutre et indépendante, présente dans les conflits armés. C’est-à-dire que nous sommes des intermédiaires neutres entre deux parties qui n’entretiennent pas de relations directes ». « Dans le cadre de cet échange de prisonniers, une fois l’accord conclu entre les deux parties, le CICR l’a mis en pratique. Nous ne faisions pas partie des négociations, mais nous étions présents sur le terrain, travaillant des deux côtés de la frontière. Nous avons mis en place toute la logistique pour le transfert des corps et des prisonniers des deux côtés de la frontière. C’était une opération importante, et nous avions entamé les préparatifs seulement deux jours à l’avance. Vingt-deux camions ont été acheminés de notre bureau à Amman pour le transport des dépouilles mortelles », poursuit-il.Interrogé sur les projets du CICR au Liban en 2009, Jordy Raich indique que le plan d’urgence restera en vigueur et que l’organisation poursuivra ses activités. Il souligne également que « 2009 marque les 150 ans de la bataille de Solferino (24 juin 1859) qui était à la base de la création du CICR, ainsi que le 60e anniversaire de la quatrième convention de Genève (12 août 1949) ». Des activités auront lieu tout au long de l’année pour rappeler les atrocités de la guerre, une campagne mondiale sera lancée. « Le Liban fait partie intégrante des activités prévues », ajoute-t-il, notant que « le CICR est à la recherche de Solferino modernes, des endroits ayant vécu des guerres atroces qui ont réussi à survivre. Des pays ont été sélectionnés dans ce cadre, et le Liban – où le CICR est présent depuis 40 ans – figure parmi ceux-là. Le CICR cherche aussi de nouveaux Henry Dunant, des personnes qui ont eu des réactions humanitaires durant la guerre ». Jordy Raich, qui a été marqué par « la capacité de survie et d’adaptation des Libanais », travaille depuis 22 ans au sein du CICR. Avant Beyrouth il était en poste à Jérusalem. Il devrait entamer prochainement une mission au Soudan.

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